Unis contre les effets des changements climatiques, Bonaventure, New Richmond, Maria et Carleton-sur-Mer s’engagent ensemble pour favoriser un avenir durable. Les quatre municipalités conjuguent leurs efforts pour faire face aux effets néfastes des changements climatiques en adoptant une stratégie d’adaptation aux changements climatiques et un plan d’action.

Basée sur des consultations publiques et sur les connaissances scientifiques existantes, la stratégie vise à améliorer les capacités des communautés à gérer les zones côtières et à s’adapter aux changements climatiques. Son approche met l’accent sur la collaboration entre toutes les parties prenantes. Ainsi, les élus ont adopté 64 actions concrètes pour répondre aux défis environnementaux.

Avec cette stratégie, la Baie-des-Chaleurs se positionne comme un modèle d’excellence en matière d’adaptation aux changements climatiques. La région est déterminée à préserver son environnement naturel, à protéger ses communautés et à favoriser un avenir durable pour les générations futures.

Cette stratégie repose donc sur quatre axes d’intervention : la gouvernance participative, l’aménagement du territoire, la protection et la valorisation des milieux naturels et le développement communautaire. L’outil est conçu pour répondre aux besoins spécifiques de notre région côtière en mettant en œuvre des mesures adaptées à nos réalités.

Cette initiative s’est concrétisée en collaboration avec le cégep de la Gaspésie et des Îles, son centre de recherche en innovation sociale (CIRADD), le Comité ZIP Gaspésie et les MRC Avignon et Bonaventure.

La Stratégie d’adaptation aux changements climatiques et le plan d’action sont publiés sur https://adaptationcotierebdc.com/.

Résilience côtière est un projet de recherche scientifique menée sur près de 4200 km de côtes couvrant 24 MRC du Québec maritime. Pilotée par le Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières et la Chaire de recherche en géoscience côtière de l’Université du Québec à Rimouski entre 2017 et 2021, cette recherche portait sur la vulnérabilité des communautés et des écosystèmes à l’érosion côtière. En plus d’améliorer les connaissances, elle a permis de développer des outils de planification et d’aménagement du territoire côtier qui tiennent compte des changements climatiques. Trois groupes d’outils en ont résulté :

  1. Le territoire a été caractérisé par une cartographie des types de côtes, ouvrages de protection, écosystèmes côtiers ainsi qu’usages et sites d’intérêt. Ces nouvelles données ont été combinées avec le suivi annuel de l’érosion côtière effectué depuis plus de 20 ans, les données de vagues et plusieurs autres.
  2. De nouvelles méthodes d’évaluation ont été mises en œuvre pour déterminer l’exposition potentielle à l’érosion des bâtiments, des routes et des voies ferrées; attribuer un indice de vulnérabilité basé sur 22 indicateurs humains, socioéconomiques et environnementaux; et estimer les impacts futurs des changements climatiques, comme la hausse du niveau de la mer et l’augmentation de l’impact des tempêtes, avec des modélisations numériques.
  3. Des portraits diagnostics ont été effectués sur des sites prioritaires, notamment à Carleton-sur-Mer, Maria, New Richmond et Bonaventure.

L’ensemble des données disponibles pour ces quatre municipalités est intégré à une stratégie d’adaptation aux changements climatiques, qui permettra d’identifier les actions visant à réduire leur vulnérabilité ou à augmenter leur capacité d’adaptation.

> Les résultats du Projet Résilience côtière sont publiés sur https://ldgizc.uqar.ca/Web/projets/projet-resilience-cotiere#realisations.

> Plusieurs cartes peuvent être consultées librement sur le géoportail SIGEC Web : https://bit.ly/SIGECWeb-AL.

Comment se préparer

Les changements climatiques entraînent des variations des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes. Afin d’intervenir en cas de sinistre, les autorités locales disposent de plans de mesures d’urgence. Il n’en demeure pas moins que chacun peut se préparer pour veiller à sa santé, à son bien-être et à la sécurité de toutes et tous.

Dans la Baie-des-Chaleurs, l’érosion, la submersion et la chaleur extrême constituent les trois principaux enjeux auxquels on doit s’adapter dès maintenant. L’équipe de Gouvernance participative et résilience face aux impacts des changements climatiques a produit une brochure d’information qui sera distribuée dans les foyers par la poste.

Quelques-uns des moyens proposés

Érosion et submersion :

  • s’informer des zones à risque dans sa municipalité;
  • s’impliquer dans des initiatives locales;
  • partager de l’information avec son entourage;
  • vérifier comment ses assurances personnelles peuvent aider lors de dommages.

Chaleur extrême :

  • verdir son entourage en plantant des arbres ou en jardinant;
  • identifier des lieux de rafraîchissement accessibles (lieux publics climatisés, plages, etc.);
  • éviter des activités extérieures sous des conditions météorologiques extrêmes.

Mieux on se prépare à vivre de telles situations, mieux on peut vivre ces changements. En cas de stress ou d’anxiété, il faut parler avec une personne de confiance ou aller chercher de l’aide afin d’éviter de voir la situation s’empirer. Au besoin, il est toujours possible de contacter Info-Santé en composant le 811 pour parler à une personne qualifiée.

https://adaptationcotierebdc.com/

Projet bénéficiant d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Climat municipalités – Phase 2 et qui rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.

Le projet Gouvernance participative et résilience face aux changements climatiques dans la Baie-des-Chaleurs planche sur une grille d’analyse à l’intention des municipalités. Cet outil de planification, prévu en 2022, vise à intégrer l’enjeu d’adaptation aux changements climatiques, à la prise de décision. Les gestionnaires municipaux seront donc mieux outillés pour en tenir compte dès l’analyse des différents projets municipaux à développer, que ce soit sur le plan des infrastructures ou des règlements.

En effet, les municipalités composent régulièrement avec les impacts des changements climatiques, aux conséquences économiques, sociales et environnementales. Différents événements régionaux rappellent cette réalité, comme les précipitations exceptionnelles en 2008, les grandes marées en 2010 et la tempête Arthur en 2014. On remarque aussi une augmentation de  la fréquence des inondations sur nos cours d’eau et l’augmentation des températures moyennes, qui réduit le couvert de glace hivernal et accentue l’érosion côtière.

Traditionnellement, les équipes municipales gèrent ces événements en mode réactif. Pour favoriser une gestion proactive, l’évaluation des risques et des possibilités d’adaptation pourra dorénavant être intégrée aux outils de planification grâce à cette grille d’analyse.

Projet bénéficiant d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Climat municipalités – Phase 2 et qui rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.

Érosion et sédimentation, deux phénomènes complémentaires

En zone côtière, l’érosion domine naturellement dans les endroits exposés comme les falaises. Les sédiments, eux, se déposent dans les milieux calmes comme les baies abritées. Généralement, ces phénomènes tendent à s’équilibrer l’un et l’autre. Ils modifient le profil des côtes gaspésiennes au fil du temps. À certains endroits, ces changements peuvent se produire rapidement, notamment lors de tempêtes extrêmes.

Augmentation de l’érosion côtière due à l’humain

Certaines activités humaines, comme la construction de murets ou la récolte du bois de mer, favorisent l’érosion. Les changements climatiques :

  • provoquent la hausse du niveau des mers;
  • amplifient l’intensité des tempêtes;
  • accentuent les redoux hivernaux;
  • diminuent le couvert de glace.

Ces quatre conséquences augmentent aussi l’érosion. Les sédiments (sable, gravier, cailloux) sont alors amenés vers le large au lieu de se déposer sur les côtes.

Visualiser les mouvements de la côte grâce à des photos aériennes

Ainsi, à l’échelle humaine, la côte se transforme. Le comité ZIP Gaspésie a cartographié l’évolution du trait de côte dans les municipalités de Carleton-sur-Mer (banc de Saint-Omer), Maria (parc du Vieux-Quai), New Richmond (rue de la Plage) et Bonaventure (secteur de la Piouke). Ces cartes, publiées à https://adaptationcotierebdc.com/, permettent de visualiser les modifications survenues entre 1963 et 2016.

Planifier le développement territorial prudemment pour diminuer la vulnérabilité

Dans le contexte où l’on cherche de plus en plus à bâtir des infrastructures le long des côtes malgré les risques d’érosion, le ministère de la Sécurité publique impose un cadre normatif aux municipalités. Celles-ci intègrent ces normes dans les schémas d’aménagement et les règlements d’urbanisme. Ces balises permettent de définir les zones d’érosion et de limiter les activités qui y sont permises. Il reste que, la meilleure façon de se protéger contre l’érosion côtière, c’est d’éloigner le plus possible les infrastructures du rivage.

Projet bénéficiant d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Climat municipalités – Phase 2 et qui rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.

Conservez les milieux humides

Et contrez les changements climatiques

Des milieux diversifiés et utiles

En Gaspésie, les milieux humides côtiers sont mieux connus que les milieux humides intérieurs comme les tourbières, les étangs, les marais et les marécages. Tous ces milieux se caractérisent par la rétention d’eau dans le sol. Ils sont riches en biodiversité et produisent beaucoup de biomasse. Ce type d’habitat contribue au tourisme et à l’économie locale.

Importance pour la santé humaine et l’équilibre planétaire

Ces milieux jouent des rôles clés dans l’adaptation aux changements climatiques.

  • Puits de carbone, ils emmagasinent le CO2 atmosphérique.
  • Régulateurs de l’écoulement des eaux, ils captent l’eau de fonte ou des précipitations et la relâchent progressivement, comme des éponges. Cela réduit le risque d’inondations et de sécheresses, et favorise la recharge de la nappe phréatique.
  • Les racines des végétaux dans ces milieux stabilisent les sols et restreignent le transport des sédiments.
  • Zones de transition entre l’eau et la terre, ils protègent contre l’érosion grâce à la végétation qui retient le sol et amortit les vagues.
  • Réserves de biodiversité, ils abritent des centaines d’espèces. Au Québec, environ 35 % des espèces en situation précaire, flore et faune confondues, s’y trouvent.

La conservation volontaire

Saviez-vous qu’un propriétaire terrien québécois peut faire reconnaître un milieu humide comme réserve naturelle? Vous pouvez contacter votre municipalité à ce sujet et visitez https://www.environnement.gouv.qc.ca/biodiversite/prive/depliant.htm.

Projet bénéficiant d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Climat municipalités – Phase 2 et qui rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.

Le cadre normatif en zone côtière

Outil Internet pour comprendre les normes applicables en zone côtière

Ces dernières années, des normes ont été mises en place afin de tenir compte de l’érosion côtière dans l’aménagement du territoire. Ces normes doivent être respectées, mais les riverains ont parfois du mal à s’y retrouver. C’est pourquoi un outil d’aide a été créé par le projet de Gouvernance participative et résilience face aux changements climatiques.

Travaux sur sa propriété

Lors de la planification de travaux, il est recommandé de consulter cet outil s’appliquant aux propriétés bordant la mer à Carleton-sur-Mer, Maria, New Richmond et Bonaventure. L’outil donne une idée rapide de ce qui peut être fait ou non en fonction des normes relatives à l’érosion et à la submersion côtières, même s’il n’a aucune valeur légale et qu’il ne remplace en rien la nécessité de demander un permis. Par exemple, un promoteur qui désire rénover ses chalets près de la mer pourra déterminer, grâce à sa recherche, s’il a le droit d’effectuer les travaux et quelles sont les contraintes à respecter. Après la consultation de l’outil, si le promoteur décide de réaliser son projet, il doit contacter le service de l’urbanisme de sa municipalité pour obtenir un permis.

L’outil se consulte en ligne à : https://bit.ly/3xk6iyr. Il contient une carte interactive où figurent les numéros de lots, afin de faciliter le repérage de la zone éventuelle des travaux. Selon le type de travaux et le type d’infrastructure sélectionnés, une fiche détaillée de la réglementation s’affiche à l’écran. Pour faciliter la recherche et la navigation, on peut écouter le tutoriel animé accompagnant l’outil. Les urbanistes et inspecteurs demeurent disponibles pour répondre à toutes questions sur les lois et règlements en vigueur.

Information : sauger@zipgaspesie.org.

Projet soutenu financièrement avec le programme Climat-Municipalités-Phase 2, découlant du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

La glace de mer protège naturellement les côtes

La glace joue de nombreux rôles dans l’écosystème côtier et marin. L’hiver, un pied de glace se forme parfois près du rivage, ce qui correspond à la glace ferme. Celle-ci bouge généralement peu et se colle tout le long du littoral, où elle est plus épaisse. Lorsqu’il est présent, le pied de glace protège la côte contre l’érosion en atténuant l’énergie des vagues.

Diminution du couvert de glace et augmentation de l’érosion côtière

La hausse des températures hivernales de l’air et de l’eau, et le prolongement de la  période sans gel écourtent la durée de l’englacement. De nos jours, pendant la période englacée, le pied de glace est souvent discontinu et son effet protecteur est donc amoindri. Les banquises sont aussi plus minces et plus fragiles. Des blocs de glace sont ainsi relâchés dans l’eau. En hiver, les côtes se trouvent donc partiellement ou entièrement déglacées et l’eau se charge de blocs et de frasil (cristaux de glace). Les vagues entraînent ce matériel solide et érosif, et le projettent avec violence sur les côtes. Cela provoque des décrochements de falaises meubles et attaque des falaises saines. Les résidents de la Baie-des-Chaleurs peuvent facilement observer l’érosion des côtes due au manque de glace.

Impacts sur les organismes vivants et le carbone atmosphérique

D’autres impacts découlent également de la diminution du couvert de glace. Ils sont moins évidents, mais tout aussi critiques, car ils agissent à l’échelle globale. Une banquise petite, mince et fragile provoque la diminution des aires de repos de la faune marine et transforme l’habitat de plusieurs espèces. La luminosité dans la colonne d’eau augmente, ce qui affecte certains organismes vivants, comme les décomposeurs et le phytoplancton (micro algues en suspension dans l’eau). Il en résulte des impacts sur la photosynthèse et sur le stockage du carbone, qui affectent, à leur tour, les changements climatiques eux-mêmes.

Abonnez-vous à la liste d’envoi auprès de Sarah Auger : sauger@zipgaspesie.org.

Projet soutenu financièrement avec le programme Climat-Municipalités-Phase 2, découlant du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

La photo montre un bord de mer sans pied de glace et avec du frasil dans l’eau.

Chronique du Comité Zip
Avril 2021

NOUVEAU PROJET-NOUVELLE IMAGE

Les municipalités de Carleton-sur-Mer, Maria, New Richmond et Bonaventure cherchent à s’adapter aux changements climatiques par un projet de gouvernance participative. Il a été décidé de créer un site Internet afin d’encourager la communication autour du projet.

http://adaptationcotierebdc.com/

Le nouveau site Web, destiné aux citoyens et aux acteurs du milieu, est maintenant en ligne. Il sert à favoriser la concertation, la communication et la consultation sur les enjeux d’adaptation aux changements climatiques dans les quatre municipalités impliquées. Il vise aussi à informer les citoyens au sujet de ces enjeux. Ainsi, les internautes trouveront sur ce site de l’information concernant les changements climatiques dans la Baie-des-Chaleurs, ce qui les aidera à mieux comprendre comment ils affectent ce territoire.

Les buts, les objectifs, les données et les résultats du projet, ainsi que l’annonce d’événements y sont présentés. Les citoyens sont invités à consulter régulièrement le site afin de s’informer sur l’avancement du projet, sur les activités et sur les consultations citoyennes à venir. L’inscription à notre liste d’envoi courriel personnalisé est aussi possible via ce site.

Abonnez-vous à la liste d’envoi auprès de Sarah Auger : sauger@zipgaspesie.org.

Projet soutenu financièrement avec le programme Climat-Municipalités-Phase 2, découlant du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques, du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.