1977 : Création d’une ferme d’élevage de visons privée

Saviez-vous que Carleton-sur-Mer a déjà été un important centre d’élevage du vison? Parmi les personnes qui ont vécu l’expérience, se trouve l’homme d’affaires Michel Poirier. En 1977, il met sur pied une ferme d’élevage en copropriété avec Nicole Courcy. La Ferme de fourrures Poirier Inc. débute avec l’acquisition de 10 mâles et de 35 femelles.

Au fil des ans, l’acquisition de nouveaux visons mâles et femelles permet de faire croître la production très rapidement. Au printemps 1984, après la mise bas, la ferme compte 1160 femelles, 300 mâles et 5300 bébés visons, soit une moyenne de 4,6 jeunes par femelle, l’une des meilleures moyennes au Canada. Ces visons de six couleurs différentes sont nourris en partie avec les déchets de poissons de la coopérative des pêcheurs. Sur le plan de la gestion, chaque vison a sa fiche individuelle pour un meilleur contrôle des accouplements et de la production.

Implantée sur la rue de la Montagne, la ferme d’élevage rassemble de longues granges, auxquelles s’ajoutent, en 1982, une chambre réfrigérée et un centre d’abattage. Les peaux produites à Carleton sont vendues sur le marché international, particulièrement en Europe, en Asie et en Scandinavie. En 1984, la ferme figure parmi les candidatures retenues pour la médaille de bronze de l’Ordre du mérite agricole du ministère de l’Agriculture du Québec.

Dans un contexte de changements des marchés, l’année 1986 marque la fin des activités pour la ferme d’élevage Poirier. Pour le couple Michel Poirier et Nicole Courcy, l’heure était venue de passer à autre chose.

Paul Lemieux, historien
Écomusée Tracadièche

Le nourrissage des milliers de visons, une activité quotidienne à la ferme d’élevage. Photo : Collection Michel Poirier