1870 : L’été du grand feu

Saviez-vous que, dans la Baie-des-Chaleurs, l’été 1870 est passé à l’histoire comme étant l’été du grand feu? En effet, avant même le début de la belle saison, un grand feu a fait des ravages majeurs dans les secteurs habités et forestiers. Le sinistre a pris naissance dans les montagnes au nord du village de Carleton. Rapidement, l’élément destructeur a atteint le 2e Rang, où des corvées citoyennes ont rassemblé les hommes du rang pour abattre les arbres et creuser des tranchées afin de freiner le feu et d’empêcher la dévastation du rang.

Comble de malchance, un grand vent d’ouest balaie la Baie-des-Chaleurs et propulse le feu vers le 2e Rang de Maria et, encore plus loin, vers le territoire de l’actuel Saint-Jules. À cet endroit, les flammes feront une jeune victime. Dans le livre du centenaire de Saint-Jules 1901-2001, Betty Barriault, âgée de 17 ans, est mentionné comme ayant été victime de ce grand feu de forêt.

Outre ce drame humain, l’incendie a été une catastrophe pour nombre de familles. Selon le journal L’Opinion publique du 16 juin 1870, « une centaine de maison et de granges ont été détruites » par les flammes. Une information que l’auteur Antoine Bernard reprendra plus tard dans son livre Histoire de la survivance acadienne 1755-1935, à la page 413, en écrivant : « le grand feu de 1870 qui dévasta cette région et ruina cent vingt familles. » Triste bilan pour une région agricole comme la Baie-des-Chaleurs à la fin du 19e siècle.

Paul Lemieux, historien
Écomusée Tracadièche

Le journal L’Opinion publique du 16 juin 1870 publie, en page 4, un entrefilet concernant un grand feu dans la Baie-des-Chaleurs. Source : BAnQ.