1937 : La beurrerie affiche une production annuelle de 19 000 livres de beurre

Saviez-vous qu’une beurrerie a déjà eu pignon sur rue à Saint-Omer? Il faut remonter au début du siècle dernier pour voir cette entreprise s’installer près de la pavure, dans le secteur ouest de la municipalité. Opérée par la Société coopérative locale, la beurrerie va connaître des années de prospérité. Elle fonctionnait avec les cultivateurs du village qui, à tour de rôle, ramassaient les bidons de lait à chacune des fermes.

À la beurrerie, deux ou trois baratées étaient faites par semaine. Le lait était déversé dans un grand bassin et la crème était prélevée avant d’être passée dans le pasteurisateur, une mesure imposée par le gouvernement dans les années 1940. Le lait écrémé était remis aux cultivateurs pour nourrir les animaux. De 600 à 700 livres de beurres étaient produites à chaque barattée. En 1937, la beurrerie affichait une production annuelle de 19 000 livres de beurre, selon l’inventaire des ressources agricoles faite par le gouvernement.

Dans ce même document, il est précisé que le beurrier en poste est diplômé de l’École de laiterie de Saint-Hyacinthe. Parmi les beurriers qui vont se succéder, mentionnons le nom d’Adolphe Caissy, surnommé Choune qui passera à l’histoire avec l’expression « le beurre à Choune ».

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, de nouvelles techniques dans l’industrie laitière, la diminution du nombre de cultivateurs et l’arrivée sur le marché de beurre produit à grande échelle entraînent la fermeture de la beurrerie  après plus d’un demi-siècle d’activité. Dans les années 1950, le bâtiment de la beurrerie accueillera la conserverie de coques, une autre entreprise particulière de l’histoire de Saint-Omer.

Paul Lemieux, historien
Écomusée Tracadièche